Nos jeunes ne vont pas bien !

« Juline, tout le monde devrait faire cela, c’est tellement incroyable et inoubliable ». Ce sont les mots de mes élèves quelques jours après le weekend retraite et révisions. Ce weekend est un projet que j’ai muri durant de nombreuses années avant d’oser le proposer à mes élèves de l’agence de soutien scolaire. Je voulais y mettre, des révisions, des examens blancs mais également des ateliers sur la connaissance de soi, des exercices sur la gestion du stress, la confiance et l’estime de soi, de la médiation, des balades en pleine nature, de la sophrologie, du théâtre et des jeux. Pour parfaire mon idée, je me suis formée au printemps dernier avec l’association Tadam. Cela a été une expérience incroyable et magnifique qui m’a donné envie de transmettre à mes élèves tous ces outils incroyables pour être bien dans leur vie.

Et la magie a opéré.

J’ai vu s’ouvrir des élèves devant moi, un groupe se créer, des jeunes se livrer plus profondément qu’ils ne l’avaient jamais fait et leur regard sur les autres changer. Le plus bouleversant pour moi a été d’entendre certains de mes élèves, que je suis depuis de nombreuses années, parler de leur souffrance, de leur solitude, de leurs blessures et de leurs traumatismes de façon parfois très dure et c’est là que j’ai été frappée : nos jeunes ne vont pas bien.

Je passe mon temps avec eux, à leur apprendre à apprendre, à leur demander de mémoriser, à leur montrer comment faire une dissertation, à leur expliquer la trigonométrie, à leur faire réciter leur poème et je n’avais jamais imaginé à quel point il y avait cette douleur en eux. En fait, je ne leur avait simplement jamais demandé, je n’avais pas creusé plus que ça. Le « bonjour, comment ça va » de tous les jours ne me permettait pas de comprendre qui j’avais en face de moi. Seul un cadre vraiment sécurisant alliant la bienveillance, l’écoute, la coresponsabilité et la confidentialité (comme je l’ai appris chez Tadam)  et des outils de réflexion adaptés ont permis à mes élèves de livrer leurs angoisses profondes.

 Alors oui ; je suis d’accord avec mes élèves qui me disent aujourd’hui avec un grand sourire que c’était incroyable et que tout le monde devrait avoir le chance de pouvoir vivre cela, mais je pense également qu’en tant que professeur, c’est une expérience à vivre pour toutes les personnes travaillant dans l’éducation, car sous les sourires du quotidien, les timides, les clowns de la classe et les filles populaires se cachent tellement de choses.