Si un jour on m’avait dit que je partirais avec ma petite valise (pas si petite que cela d’ailleurs) en vadrouille à travers la France et la Belgique pour aller former des professeurs à la pédagogie de la classe autonome que j’ai développée, j’aurais eu bien du mal à y croire je dois bien l’avouer.
Après 7 mois et 10 formations au contact des professeurs de Chimay, Namur, Aurillac, Somme-Vesles, Orléans, Anet, Paris, Rouen, et bien d’autres coins de France, de Suisse, de Belgique et d’Espagne, je n’ai qu’un seul constat à faire :
La classe autonome est efficace et s’adapte à tous les niveaux, à tous les établissements et à toutes les matières.
J’ai eu la chance de former des professeurs curieux, questionnés par leur pratique au quotidien, innovants, amoureux de leur métier, engagés, avec des idées plein la tête et l’envie de faire progresser au mieux tous leurs élèves. A l’heure où on entend parler de crise des vocations, quel bonheur de voir que partout en France, en Suisse, en Belgique en Espagne, les professeurs passionnés répondent présents.
Qu’ils soient professeurs de Latin, de Mathématiques, de Français, de SVT, d’Economie, de Physique Chimie, de Philosophie, de Langues vivantes, de Zootechnie, de Technique Végétale, de Fleuristerie, d’Arts appliqués, d’Economie sociale et familiale, de Technologie, de Gestion, de Cuisine, de Bureautique, d’Histoire Géographie, d’Agronomie, de Biotechnologie, de PSE, d’Education socioculturelle, d’Informatique ou bien encore formateurs, ils ont tous vu comment la classe autonome pouvaient changer leur façon d’enseigner, de transmettre et comment leurs élèves pouvaient retrouver le goût d’apprendre, de faire et de se surpasser. Ils ont vu également les résultats de leurs élèves augmenter.
Partout où j’ai pu aller j’ai trouvé des professeurs demandeurs de pédagogie, de concepts concrets, d’outils pragmatiques, de vocabulaire simple compréhensible par toutes et tous, de méthodes et de conseils de terrain. Nous avons tous fait le constat d’une formation initiale et continue des enseignants trop peu axée sur la pédagogie. Pourquoi les professeurs qui passent le CAPES ou l’Agrégation ne connaissent ils pas les grandes philosophies pédagogiques ? Pourquoi priver de pédagogie ceux qui vont devenir des pédagogues ? Pourquoi penser que cinq années à étudier les Lettres modernes sauront te faire expliquer à un élève dyslexique comment faire une dissertation.
Entendu plusieurs fois durant les formations : » De toute façon, avons-nous déjà été réellement formés à la pédagogie durant notre carrière de professeur ? »
Et si l’une des causes de cette crise du métier d’enseignant était là, dans ce paradoxe ?